Alain Finkielkraut, de l'Académie Française (10 avril 2014)
Finkielkraut ou la peur de l’Autre
Denis Sieffert, Politis, JEUDI 2 OCTOBRE 2003, Idées/Essais
Avec ces « réflexions sur l’antisémitisme qui vient », le philosophe témoigne de son propre enfermement.
Comment vaincre une hantise ? Comment se détourner d’une obsession ? En nous livrant ses « réflexions sur l’antisémitisme qui vient », Alain Finkielkraut nous en dit plus sur son propre tourment que sur la société qu’il croit observer.
Alain Finkielkraut vit en 2003 dans une France de pogroms. Paris aujourd’hui, c’est Berlin 1938. Des hordes de jeunes Arabes, soutenus par des intellectuels rongés par le remords colonial, embrasent les synagogues et lynchent des juifs coiffés de kippas. « Il faut du courage, dit-il, pour porter une kippa dans ces lieux féroces qu’on appelle cités sensibles et dans le métro parisien [...]. L’enseignement de la Shoah se révèle impossible [...]. » « Les juifs ont peur », s’écrie-t-il finalement. « La France a peur », lançait autrefois un présentateur du journal télévisé au soir d’un infanticide.
Brisons là, car l’abus des mots est tel qu’il pourrait hélas faire sourire. Le même sourire triste de cet ami israélien qui me rapportait récemment les recommandations qu’on lui avait faites avant son départ : « Comment ? Tu vas à Paris ! Et tu n’as pas peur ! » Car cette Nuit de cristal sans fin que vit Alain Finkielkraut n’inspire ni la moquerie, ni l’esprit de polémique. Il y a là trop de souffrance. Et, au demeurant, la réalité serait-elle mille fois moins tragique que ce que l’auteur décrit, qu’elle serait encore insupportable.
Mais on pressent rapidement que ce petit texte dense va rater sa cible, car le sujet n’en est jamais l’antisémitisme réel, c’est l’exagération de l’auteur. Le discours devient le sujet du discours. Loin de cerner la réalité, il la dilate. Il ne témoigne pas d’une peur légitime, mais diffuse une frayeur collective sur laquelle personne n’a plus prise. Et ce livre, qui aurait pu être beau, devient un acte politique finalement assez inquiétant.
Car il n’y a pas ici que les ombres virevoltantes du cauchemar, il y a aussi une thèse. Une thèse extraordinairement paradoxale qui se résume aisément : la bête immonde n’est plus dans les rangs de l’extrême droite, elle est blottie parmi ceux qui la combattent.
Le 1er mai 2002, Alain Finkielkraut est « soulagé », et il « savoure le triomphe des gens sympas sur les gens obtus ». Mais « sans toutefois entrer dans la danse car ce sont les danseurs qui font aujourd’hui la vie dure aux juifs ». « L’avenir de la haine, dit-il, est dans leur camp et non dans celui des fidèles de Vichy. » La haine est du côté de la « société métissée » et non du côté de la « nation ethnique ».
Car, ce dont les juifs auraient à répondre désormais, ce ne serait plus de « la corruption de l’identité française », mais du « martyre qu’ils infligent, ou laissent infliger en leur nom, à l’altérité palestinienne ». Le paradoxe est bien là : le raciste, c’est l’antiraciste. On a beau vouloir compatir à la douleur de Finkielkraut, il y a ici un tour de passe-passe que la dialectique ne parvient pas à rendre convaincant.
Mais il y a pire. Car ce ne sont pas les manifestants antiracistes du 1er mai qui énoncent la monstruosité d’une responsabilité juive dans la politique coloniale israélienne, c’est Finkielkraut lui-même. C’est lui qui dit l’indicible, et profère le stupide. Car pour l’immense majorité des « danseurs » du 1er mai 2002, c’est le gouvernement israélien, un gouvernement d’extrême droite (et cela, c’est de la politique), qui inflige un « martyre » (laissons à Finkielkraut le choix des mots) aux Palestiniens. Oui, aux Palestiniens, et non à l’« altérité palestinienne ».
Troublante, d’ailleurs, cette formule. Comme si le Palestinien, dans le vocabulaire du philosophe parisien, devait être réduit à l’état de concept ; comme s’il était condamné à n’être plus qu’une pure abstraction. Il serait l’archétype de l’Autre que le manifestant du 1er mai, défenseur incorrigible des sans-papiers, des sans-logis, et sensible à toute la misère du monde, adore comme une icône. Et cette adoration, nous dit Finkielkraut, se métamorphose en haine de soi, de la nation, de la France, de cet Occident dont Israël est l’ambassadeur au Proche-Orient. Elle entretient l’éternelle pénitence de l’homme blanc.
Soit. Admettons provisoirement que celui-là souffre d’un trop-plein compassionnel. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que Finkielkraut n’est pas guetté par ce mal. Il pâtit lui d’une redoutable carence de ce sentiment d’altérité. S’il n’en était pas à ce point dépourvu, il se pencherait sur le sort bien réel de Palestiniens bien réels. Il n’applaudirait pas aux propos ignoblement racistes d’Oriana Falacci. Il saurait surtout que l’antisémitisme, qui point en effet dans certains « lieux féroces », cohabite avec tant d’autres violences, avec une telle islamophobie, avec un tel sentiment anti-arabe, avec une telle misère culturelle, avec un tel chaos social, qu’il devrait être possible à un philosophe normalement constitué de quitter les oeillères de l’égocentrisme. Même nos peurs ont besoin d’un peu d’universel.
Au nom de l’Autre, Alain Finkielkraut, Gallimard, 35 p.
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(Novembre 2005) RACISME
Finkielkraut, les "Noirs"
et les "Arabes"
Interrogé dans le journal israélien Haaretz sur les violences urbaines en France, le philosophe s'en prend vivement aux "Noirs", aux "Arabes" et à l'islam. Il ajoute que l'équipe de nationale "black-black-black" de football est la risée de l'Europe.
Invité à s'exprimer sur les émeutes urbaines, l'écrivain et philosophe français Alain Finkielkraut a livré, samedi 19 novembre (2005), au journal israélien Haaretz, une interview pour le moins surprenante, digne, selon les journalistes, d'un dirigeant d'extrême droite, dans laquelle il s'en prend vivement aux "Noirs", aux "Arabes" et à l'islam.
Ces propos pourtant "ne sortent pas de la bouche d'un membre du Front national de Jean-Marie Le Pen mais de l'un des plus éminents anciens porte-parole de la gauche française", tiennent à préciser les journalistes d'Haaretz en prélude à l'interview. Selon eux, Alain Finkielkraut aurait à plusieurs reprises précisé, lors de l'entrevue, qui s'est déroulée à Paris, qu'"il est impossible, peut-être même dangereux de dire ces choses aujourd'hui en France".
"Black-black-black" :
Le philosophe s'en prend notamment, et vivement, aux jeunes musulmans des banlieues.
"En France, on a tendance à réduire ces émeutes à leur dimension sociale, de les voir comme une révolte des jeunes des banlieues contre leur situation (…)", affirme l'éditorialiste. "Le problème, c'est que la plupart de ces jeunes sont des Noirs ou des Arabes avec une identité musulmane." Selon lui, la preuve en est que, "en France, il y a également d'autres immigrants en situation difficile -Chinois, Vietnamiens, Portugais- et ils ne prennent pas part aux émeutes. Donc, il est clair qu'il s'agit d'une révolte avec un caractère ethnico-religieux".
"Serait-ce la réponse des Arabes et des Noirs au racisme dont ils sont victimes ?", s'interroge-t-il tout de même, avant de se répondre : "Je ne le crois pas, parce que cette violence a eu des signes précurseurs très inquiétants". L'écrivain en veut pour preuve le match France-Algérie de football, en octobre 2001, au cours duquel des jeunes avaient sifflé La Marseillaise. "Les gens disent que l'équipe nationale française est admirée par tous parce qu'elle est "black-blanc-beur". En réalité, l'équipe nationale est aujourd'hui "black-black-black", ce qui en fait la risée de toute l'Europe."
"Un pogrom anti-républicain"
Alain Finkielkraut explique par ailleurs que, "sur ce sujet, il faut être clair". "On a tendance à avoir peur du langage de vérité, pour des raisons 'nobles'. On préfère dire 'les jeunes' que 'Noirs' ou 'Arabes'. Mais on ne peut sacrifier la vérité, quelles que soient les nobles raisons. Il faut bien entendu éviter les généralisations: Il ne s’agit pas de tous les Noirs et de tous les Arabes, mais d’une partie des Noirs et des Arabes."
S'il précise ne pas avoir employé le terme "Intifada" pour désigner les violences urbaines, l'écrivain a "pourtant découvert qu’eux aussi envoyaient en première ligne de la lutte les plus jeunes, et vous en Israël vous connaissez ça, on envoie devant les plus jeunes parce qu’on ne peut pas les mettre en prison lorsqu’ils sont arrêtés. Quoiqu’il en soit, ici, il n’y a pas d’attentats et on se trouve à une autre étape: je pense qu’il s’agit de l’étape du pogrom antirépublicain. Il y a des gens en France qui haïssent la France comme République."
La formule du "pogrom anti-républicain" était déjà apparue dans un entretien d'Alain Finkielkraut au Figaro le 15 novembre.
"La violence actuelle n'est pas une réaction à l'injustice de la République, mais un gigantesque pogrom antirépublicain", disait-il alors.
"Ce pays mérite notre haine"
A propos du racisme dont pourraient être victimes les étrangers en France, Alain Finkielraut porte un regard singulier en commençant par rappeler son parcours personnel: "Je suis né à Paris, mais je suis fils d'immigrants polonais. Mon père a été déporté de France. Ses parents ont été déportés et assassinés à Auschwitz. Mon père est revenu d'Auschwitz en France. Ce pays mérite notre haine: ce qu'il a fait à mes parents était beaucoup plus violent que ce qu'il a fait aux Africains. Qu'a-t-il fait aux Africains? Il ne lui a fait que du bien."
L'antisémitisme des Noirs
Selon Alain Finkelkraut, il existerait également un antisémitisme des Noirs, incarné aux Etats-Unis par Luis Farrakhan, et en France par Dieudonné qui aujourd'hui aurait pris la place de Jean-Marie Le Pen en tant que "vrai patron de l'antisémitisme".
"Mais en France, au lieu de combattre ce genre de propos, on fait exactement ce qu'ils demandent: on change l'enseignement de l'histoire de la colonisation et l'histoire de l'esclavage dans les écoles. Maintenant, l'enseignement de l'histoire coloniale est exclusivement négatif. Nous n'apprenons plus que le projet colonial a aussi apporté l'éducation, a apporté la civilisation aux sauvages".
L'écrivain s'en prend vivement à l'antiracisme en affirmant que "l’idée généreuse de guerre contre le racisme se transforme petit à petit monstrueusement en une idéologie mensongère. L’antiracisme sera au XXIe siècle ce qu’a été le communisme au XXe."
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(Novembre 2005) Le Mrap porte plainte contre Finkielkraut pour incitation à la haine raciale
Le Mrap a décidé de porter plainte contre le philosophe Alain Finkielkraut pour incitation et provocation à la haine raciale après des propos sur la crise des banlieues publiés dans le quotidien israélien Haaretz, a déclaré mercredi son secrétaire général Mouloud Aounit.
Selon le responsable du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, l'entretien publié le 18 novembre (2005) par Haaretz est "un texte d'une violence raciste inouïe, qui se fait le porte-voix des clichés du Front national et participe à mettre sur le terrain ethnique et religieux cette insurrection sociale de Français qu'il nomme noirs ou arabes".
Dans cet entretien, M. Finkielkraut avait estimé que la crise des banlieues était "une révolte à caractère ethnico-religieux"."En France, on voudrait bien réduire les émeutes à leur niveau social. Voir en elles une révolte de jeunes de banlieues contre leur situation, la discrimination dont ils souffrent et contre le chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont noirs ou arabes et s'identifient à l'islam", avait-il ajouté, soulignant qu'il y a d'autres" émigrants en situation difficile, chinois, vietnamiens, portugais, qui eux ne participent pas aux émeutes".
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vendredi 25 novembre 2005, 10h11
Alain Finkielkraut: "je présente des excuses à ceux que ce personnage que je ne suis pas a blessés"
PARIS (AP) - Alain Finkielkraut a présenté des excuses vendredi (25 novembre 2005) pour des propos dont il affirme qu'on lui a prêtés, se disant victime d'un "immense malentendu" sur ses prises de position à propos des violences urbaines.
"Je présente des excuses à ceux que ce personnage a blessés. Je n'ai en moi aucun sentiment de mépris ou de haine à l'égard de quelque collectivité que ce soit et je me sens solidaire par vocation des nouveaux immigrés en France et notamment des immigrés de la deuxième ou troisième génération", a dit le philosophe sur Europe-1.
"Je recherche la vérité (...) et parfois pour trouver le vrai, je crois devoir déchirer le rideau des discours convenus. Je le fais au risque de me tromper; au risque aussi de susciter pour le peu de vérité que je découvre des haines inexpiables", a noté Finkielkraut avant toutefois d'ajouter:
Alain Finkielkraut fait ainsi allusion à un article du "Monde" daté du 23 novembre à propos d'une interview accordée par Alain Finkielkraut au quotidien israélien "Haaretz" du 18 novembre.
Interrogé sur une de ses citations qualifiant la dernière flambée de violences dans les banlieues de "révolte à caractère ethnique et religieux", Alain Finkielkraut a répondu: "je l'ai dit mais tout le monde le pense (...) la réaction unanime à ces émeutes a été la dénonciation de la discrimination contre les minorités visibles.
Mais, a-t-il souligné, "on ne doit faire aucun amalgame. "Si je reconnais, comme tout le monde, le caractère ethnique de ces révoltes, loin de moi l'idée de rassembler tous les Français d'origine africaine et nord-africaine dans un même opprobre. J'ajoute que d'ailleurs que les auteurs de ce grand saccage, je les plains plutôt que je ne les accuse", a encore dit le philosophe.
Pour autant, Alain Finkielkraut insiste sur le fait qu'"il faut prendre acte d'une haine extrêmement violente et ne pas répondre à cette haine en disant 'nous sommes haïssables'": "la grande difficulté d'aujourd'hui c'est intégrer des gens qui n'aiment pas la France dans une France qui ne s'aime pas même si l'intégration, bien sûr, doit rester notre but". AP
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(Mai 2006) Finkielkraut, un philosophe au tribunal
Il trépigne sur son banc, se mord la main, lève les yeux au ciel. Alain Finkielkraut est au tribunal comme dans la vie: agité, tourmenté. Il veut répondre, contredire. Mais ce n'est pas une émission.
Sivan, qui a reçu à son domicile une balle accompagnée d'un bristol «la prochaine n'arrivera pas par la Poste», porte plainte.
Lanzmann, cité comme témoin, dit tout le mal qu'il pense de Route 181. «Je ne vois pas pourquoi cet homme s'indigne d'être traité d'antisémite, il l'est !» jette-t-il à la salle, médusée. L'ex-ambassadeur israélien à Paris, Elie Barnavi, témoigne aussi en faveur de Finkielkraut.
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Alain Finkielkraut, sans soutenir officiellement Sarkozy, explique pourquoi il s'en sent proche.
«L'incompétence manifeste de Royal»
Par Eric AESCHIMANN, Libération,
QUOTIDIEN : jeudi 8 février 2007
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POLEMIQUE
Finkielkraut défend Polanski : à treize ans, "ce n'était pas une enfant"
NOUVELOBS.COM | 09.10.2009 | 18:40
"C'était une adolescente qui posait dénudée pour Vogue homme, poursuit Alain Finkielkraut. "Et Vogue homme n'est pas un journal pédophile.
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Publié le 17/10/2009 à 17:26 - Modifié le 17/10/2009 à 19:12 Le Point.fr
SUISSE
Roman Polanski hospitalisé pour des examens médicaux
AFP
Le cinéaste français Roman Polanski, 76 ans, emprisonné depuis le 26 septembre en Suisse, "subit des examens médicaux", a indiqué samedi à l'AFP son avocat français maître Hervé Temime.
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Finkielkraut : une équipe de "voyous"
Par Europe1.fr
Publié le 20 Juin 2010 à 00h06
Mis à jour le 20 Juin 2010 à 00h25
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"Le problème est qu’il faut qu’ils se considèrent eux-mêmes comme Français. Si les immigrants disent: "les Français" quand ils parlent des blancs, alors on est perdus. Ils disent: 'Je ne suis pas Français, je vis en France, et en plus ma situation économique est difficile'. Personne ne les retient de force ici, et c’est précisément là que se trouve le début du mensonge. Parce que, s’ils étaient victimes de l’exclusion et de la pauvreté, ils iraient ailleurs.
Mais ils savent très bien que, partout ailleurs, et en particulier dans les pays d’où ils viennent, leur situation serait encore plus difficile pour tout ce qui concerne leurs droits et leurs chances".
NOUVELOBS.COM | 24.11.05 | 13:54
"Nous allons saisir la justice pour incitation et provocation à la haine raciale et demander au Conseil supérieur de l'audiovisuel son retrait de France Culture, chaîne publique", a dit M. Aounit.
"C'est l'aboutissement d'une bascule idéologique", a ajouté M. Aounit, rappelant que M. Finkielkraut avait notamment participé à l'appel contre des "ratonnades anti-blancs" en mars après les violences en marge de manifestations lycéennes.
"On nous dit que l'équipe de France est adorée par tous parce qu'elle est +black blanc beur+, en fait aujourd'hui elle est +black, black, black+ ce qui fait ricaner toute l'Europe", avait-il encore dit."Un arabe qui incendie une école, c'est une révolte, un blanc c'est du fascisme", ajoutait-il. " Bien sûr qu'il y a une discrimination, et il y a certainement des Français racistes, des Français qui n'aiment pas les arabes et les noirs et ils les aimeront encore moins maintenant quand ils prendront conscience de la haine qu'ils leur vouent (...) L'idée généreuse de guerre contre le racisme se transforme petit à petit monstrueusement en une idéologie mensongère. L'antiracisme sera au 21ème siècle ce qu'a été le communisme au 20e".
AFP 23.11.05 | 21h15
"Mais là, il s'agit de tout autre chose: du puzzle de citations qu'il y a eu dans 'Le Monde', surgit un personnage odieux, antipathique, grotesque auquel je n'aurais pas envie de serrer la main. Et on me dit, là le cauchemar commence, que ce personnage c'est moi".
"Je n'ai aucun rapport avec le personnage que dessine ce puzzle. Ce personnage je le déteste comme tout le monde (...) Ce corps textuel, cette tunique de Nessus que je suis obligé d'habiter", a-t-il affirmé.
S'il s'agissait d'une émeute sociale dans un quartier, on aurait parlé du chômage, on aurait parlé de la nécessité de rénover les banlieues, on n'aurait pas parlé de la lutte contre la discrimination à l'embauche et à l'emploi".
Yahoo.fr, actualités, vendredi 25 novembre 2005, 10h11
Il était jugé pour diffamation envers un cinéaste israélien.
Le philosophe était poursuivi, hier devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, par le cinéaste israélien Eyal Sivan. L'affaire remonte au 30 novembre 2003. Après la diffusion sur Arte de Route 181, le documentaire dont Sivan est coauteur avec le Palestinien Michel Khleifi, Finkielkraut lui reproche, sur Radio Communauté juive (RCJ), d'être «l'un des acteurs[...] de l'antisémitisme juif». «Il s'agit de les [les Juifs] tuer, de les liquider, de les faire disparaître», ajoute-t-il.
Hier, Finkielkraut, qui a provoqué l'hilarité générale en expliquant qu'il était «propalestinien», a développé son argumentation: le film, tellement «insoutenable» qu'il ne l'a pas vu jusqu'au bout, établit une «analogie» entre les Palestiniens en 1947 et les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette «nazification» d'Israël légitime les attentats suicides, la destruction d'Israël et donc des Juifs. CQFD. Il en veut pour preuve la scène où un barbier palestinien raconte le massacre de Lod en 1948, calquée sur celle du coiffeur de Treblinka dans Shoah de Claude Lanzmann.
Eyal Sivan, lui, voit en Finkielkraut un «pompier pyromane», cherchant «à l'assassiner politiquement et intellectuellement». Il rappelle qu'Yitzhak Rabin a été tué après avoir été traité de «nazi» et d'«antisémite». Le cinéaste fait citer François Maspero et deux professeurs israéliens.
Il a été question de Hannah Arendt, Truffaut, Zola, Dickens, Buñuel, ou encore de Slobodan Milosevic... Pour le parquet, les propos de Finkielkraut se situent dans «le registre du débat intellectuel malgré leur caractère outrancier». Délibéré le 27 juin.
par Christophe AYAD, Libération, QUOTIDIEN : mercredi 24 mai 2006, p. 16
Libération, 8 février 2007, p. 17
C'est quand même une chose à prendre en considération."
"Cela ne pouvait être traité en ambulatoire", a-t-elle encore dit sans donner plus de détails sur l'affection supposée du cinéaste
Le consul général de France Jean-Luc Fauré-Tournaire s'était dit inquiet vendredi de l'état de santé de Roman Polanski arrêté à son arrivée à Zurich il y a trois semaines, sur mandat américain.
Jean-Luc Fauré-Tournaire s'était rendu le jour même à la prison de Winterthour (est de la Suisse) où le réalisateur est détenu. "J'étais effectivement dans cette prison ce matin (vendredi), j'en suis sorti très rapidement", avait indiqué à l'AFP le consul sans préciser s'il avait pu rencontrer Roman Polanski.
"Je suis effectivement inquiet sur la santé de Roman Polanski, ce n'est pas à 76 ans qu'on va en prison. C'est un vieux monsieur", avait-il simplement ajouté, précisant cependant que "les autorités suisses étaient très correctes, très polies, elles font un travail très respectable".
Maître Temime s'était également dit "inquiet" le 11 octobre de la santé de son client. "Je suis inquiet pour son état de santé, je l'ai trouvé très abattu, c'est un homme de 76 ans" avait-il expliqué.
Une décision attendue dans les prochains jours
Roman Polanski, Oscar du meilleur réalisateur (2003) et Palme d'or à Cannes (2002) pour Le Pianiste, était recherché par la justice américaine après une procédure ouverte en 1977 pour des "relations sexuelles illégales" avec une adolescente alors âgée de 13 ans. Son arrestation , survenue plus de trente ans après les faits incriminés, a soulevé une vive polémique dans le monde sur la responsabilité morale et pénale des personnes célèbres. Les autorités suisses se sont opposées le 6 octobre à une mise en liberté provisoire du cinéaste, réclamée par ses avocats, renvoyant la décision au Tribunal pénal de Bellinzone (sud) où un recours a également été déposé.
La décision est attendue "dans les prochains jours", selon le consul général de France.